Fonds Gérard Fortin (P108)

Gérard Fortin naît à Saint-Charles-de-Bellechasse le 9 mai 1923 dans une famille de cultivateurs. Sa mère décède alors qu’il est encore enfant et à 11 ans, il abandonne l’école pour travailler à la ferme avec son père. En 1938, à l’âge de 15 ans, il quitte la maison familiale pour travailler dans les camps de bûcherons. Il devient président de l'Union des bûcherons du Québec.

Par la suite, il occupe plusieurs métiers tels que mineur, débardeur et marin. À titre de marin, il est engagé par l’armée et voyage à travers le monde. Ses expériences de travail le confrontent à des conditions de travail difficiles, lesquelles l’amèneront plus tard à s’impliquer politiquement pour améliorer le sort de la classe ouvrière. En 1945, il devient membre du Parti communiste et deux ans plus tard, il commence à travailler comme organisateur syndical pour le Canadian Seamen Union, un syndicat contrôlé par le Parti communiste. Après son passage au sein de ce syndicat, le Parti lui propose de créer des cellules communistes dans la ville de Québec. À la même époque, on lui demande également d’organiser un syndicat de bûcheron, lequel prendra le nom de l’Union des bûcherons de la Province de Québec. Gérard Fortin en sera le président dès sa création en 1950. Afin de communiquer avec les bûcherons, il produit une infolettre mensuelle intitulée Le Bûcheron, une pièce documentaire de l’histoire sociale très rare écrite entre autres par Pat Walsh. En 1951, Gérard Fortin travaille à temps plein pour le Parti communiste et est responsable du journal Combat. Pendant cette décennie, il se présente à plusieurs reprises aux élections provinciales et fédérales :

• Provincial :
o 1952 (Saint-Sauveur) - Ouvrier indépendant
o 1956 (Montréal-Saint-Henri) – Parti ouvrier progressiste
• Fédéral :
o 1953 (Québec-Est) - Parti ouvrier progressiste (contre Louis St-Laurent)
o 1957 (Montréal-Hochelaga) - Parti ouvrier progressiste

En 1956, le Parti communiste éprouve des difficultés alors que presque tous les intellectuels du Comité provincial quittent le parti. Gérard Fortin retourne travailler dans les manufactures. Ses relations avec le parti se détériorent et à la fin des années 1950, accusé d’espionnage, il quitte définitivement le parti. Il se rapproche alors du groupe d’Henri Gagnon, lequel se présente aux élections fédérales. Gérard Fortin en est son agent. Toutefois, en 1960, Fortin se retire temporairement de la politique et devient agent d’immeuble. À partir des années 1970, son implication politique est tournée vers le Parti québécois. À la fin des années 1960, il est participe activement à la lutte citoyenne contre un projet immobilier dans Milton Park à Montréal. En 1971, il marie l’ex-belle-sœur de René Lévesque, Marie-Paule Dion. Gérard Fortin décède le 16 juin 1996.

Ce fonds témoigne principalement du militantisme politique et syndical de Gérard Fortin. Il porte également sur sa carrière au sein de la Marine marchande, de sa vie personnelle et sur différents projets professionnels qu'il a entrepris.

Il contient principalement des photographies, des journaux et revues, des documents d'informations, des cartes postales, des cartes de membres, des documents d'identification et des livres. Les documents couvrent une période allant de 1918 (dates approximative) à 2000.

Ce fonds est composé de sept séries : Vie personnelle ; Marine marchande ; Militant communiste ; Syndicaliste et défenseur des droits ; Autres implications politiques ; Autres carrières ; Souvenirs de voyages.

1930-2000

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