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L’hôtel du Parlement : de sa construction à aujourd'hui

Présentation

Cette collection présente des photographies de l’hôtel du Parlement depuis les premières années de sa construction jusqu’aux années 1970. Voici donc la petite histoire d’un grand projet.


En 1867, l’Assemblée législative de la province de Québec s’installe dans l’ancien parlement de la province du Canada situé au sommet de la côte de la Montagne (aujourd’hui le parc Montmorency). D’aspect sobre, cet immeuble de briques a été bâti en 1859-1860 avec des moyens limités : les deux Chambres de la législature y ont été installées jusqu’en 1865. À la fin de la décennie, des plaintes s’élèvent contre l’exiguïté des lieux. Pour y remédier, le gouvernement propose, en 1869, de construire un édifice plus grand qui deviendra l’actuel parlement.
Pour ériger ce nouvel édifice parlementaire, le gouvernement envisage, en 1872, l’achat et la démolition du Collège des Jésuites. C’est cependant le terrain du Cricket Field, situé à l’extérieur des fortifications et dominant la ville, qui est choisi pour l’érection du futur parlement. En 1876, après l’incendie du quartier Saint-Louis, le gouvernement du Québec en fait l’acquisition auprès du gouvernement fédéral. Eugène-Étienne Taché, commissaire adjoint au département des Terres de la Couronne de la province de Québec, se voit confier la charge de dessiner le nouveau parlement. Il entend marquer le paysage urbain par un monument qui rehausse le prestige de la capitale. Dès lors, se met en place le chantier de construction de trois des quatre ailes du futur édifice destinées à abriter les « départements », terme utilisé à l’époque pour désigner les ministères. Cette première phase de construction se termine en 1880 et, en novembre de la même année, tous les fonctionnaires s’installent dans le nouvel immeuble. Le budget limité du Québec a pour conséquence de repousser la construction de la façade principale de l’hôtel du Parlement, qui sera bâtie dans un deuxième temps, entre 1883 et 1886.

Le 19 avril 1883, un incendie détruit le parlement de la côte de la Montagne. Il faut aménager et meubler à grands frais les deux Chambres dans l’hôtel du Parlement, alors en construction. En vue de l’ouverture de la session du 5 mars 1885, les députés sont installés temporairement dans le Salon rouge, alors que les conseillers législatifs, eux, le sont dans la bibliothèque. La seconde phase de construction est parachevée en 1886 avec l’érection de la tour centrale et, le 8 avril, les députés siègent finalement dans le Salon vert (aujourd’hui le Salon bleu ou plus officiellement, la salle de l’Assemblée nationale).

Des travaux de finition se poursuivent durant les années suivantes : aménagement des parterres et ornement des façades et de l’intérieur. Le programme de décoration de la façade principale débute en 1890 avec le dévoilement du bronze de Louis de Buade, comte de Frontenac. En 1895, on installe une couronne de fer forgé sur la tour centrale et, en 1908, des lumières sont posées sur ce « campanile » à l’occasion du 300e anniversaire de Québec. Elles brillent depuis chaque fois que les députés sont réunis.

Le parlement conçu par Eugène-Étienne Taché représente, par son architecture et sa décoration, une affirmation pleine et permanente de l’existence politique, historique et culturelle du Canada français. Dominant fièrement la colline Parlementaire, il figure aujourd’hui au premier rang des joyaux du patrimoine québécois. L’œuvre de Taché s’est adaptée aux besoins d’une institution en constante évolution. Siège du seul Parlement francophone en Amérique du Nord, cet édifice constitue le symbole de l’État du Québec et de ses institutions démocratiques.


Pour connaître les modalités de reproduction de ces photographies, visitez la section Consultation et reproduction. Notez que la reproduction des documents d’archives est régie par les lois en vigueur et que certaines restrictions peuvent limiter leur diffusion.

Pour en savoir plus sur le sujet :

 

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction ouest, vers 1879.

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction ouest, vers 1879.

Datée approximativement de 1879, cette carte stéréoscopique est l’une des plus anciennes représentations connues de l’hôtel du Parlement. De 1877 à 1880, les trois ailes de l’édifice actuel du parlement seront construites, soit celle de la Grande Allée, celle de la rue Saint-Eustache (maintenant appelée la rue des Parlementaires) et celle de l’ancienne rue Sainte-Julie. Ces ailes étaient d’abord destinées aux ministères. La construction de cette première phase, qui se chiffre à 392 000 $, se termine en novembre 1880 alors que tous les fonctionnaires s’installent dans le nouvel immeuble. La façade principale, celle donnant sur l’actuelle avenue Honoré-Mecier, sera érigée de 1883 à 1886. Sur la photo, le drapeau au-dessus de la porte centrale indique que le lieutenant-gouverneur Théodore Robitaille occupe déjà l’édifice. Cette photographie est attribuée à Louis-Prudent Vallée, l’un des photographes les plus prolifiques à Québec à la fin du XIXe siècle.

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction est, vers 1879.

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction est, vers 1879.

Cette carte stéréoscopique montre l’hôtel du Parlement, vers 1879, vu de l’aile Grande Allée en direction est. Le chantier de construction de trois des quatre ailes du futur édifice commence dès 1876. Le budget limité du Québec repousse la construction de la façade de l’hôtel du Parlement à 1883. À noter qu’on aperçoit, à l’extrême droite de la photo, le toit du Quebec Skating Rink, qui servira d’atelier aux tailleurs de pierres lors de la construction de la façade principale du parlement. Cette photographie est l’œuvre de Louis-Prudent Vallée, artiste reconnu pour les nombreux portraits de la ville de Québec qu’il a réalisés dans la deuxième moitié du XIXe siècle. À partir de 1870, sa production s’oriente vers le marché touristique, notamment par la vente de cartes souvenirs montrant des vues de la ville et des environs.

Le parachèvement de la façade du parlement de Québec, 1886.

Le parachèvement de la façade du parlement de Québec, 1886.

Une des plus anciennes images de l’hôtel du Parlement montrant le parachèvement de la façade, en 1886. Au premier plan, des ouvriers s’affairent à compléter les travaux d’aménagement des parterres. Notons aussi la présence de matériaux qui serviront à ériger le mur d’enceinte. Cette carte stéréoscopique a été réalisée par Louis-Prudent Vallée, photographe notable de la deuxième moitié du XIXe siècle dont le studio a eu pignon sur rue, à Québec, de 1867 à 1901.

Le parlement, 1887.

Le parlement, 1887.

Cette rare photographie, datée de 1887, a été publiée dans la prestigieuse revue américaine d’architecture The American Architect and Building News.

Le parlement de Québec et la Grande Allée, [entre 1887 et 1890].

Le parlement de Québec et la Grande Allée, [entre 1887 et 1890].

La tour centrale de la façade principale du parlement est complétée en 1886. Du haut de ses huit étages, elle est, à l’époque, la construction la plus haute de Québec. La Grande Allée est alors un chemin de terre et ses trottoirs sont en bois. Cette photographie est l’œuvre du studio Livernois à qui l’on doit d’excellents clichés de la ville de Québec. Fondé par Jules-Isaïe Benoît, dit Livernois, en 1854, ce célèbre studio sera actif jusque dans les années 1970, grâce à trois générations de Livernois.

Le parlement et la rue Saint-Eustache, [entre 1891 et 1895].

Le parlement et la rue Saint-Eustache, [entre 1891 et 1895].

Cette photographie présente une vue d’ensemble de l’hôtel du Parlement et de ses parterres faisant face à la rue Saint-Eustache, aujourd’hui devenue l’avenue Honoré-Mercier. En 1888, le Skating Rink, situé entre le parlement et les fortifications, est démoli, ce qui permet dès lors de photographier le parlement et ses terrains dans une même vue d’ensemble. On remarque que le couronnement de la tour centrale du parlement n’est pas encore installé, mais que le bronze de Louis de Buade, comte de Frontenac, et la sculpture La famille amérindienne sont érigés. Ces détails nous permettent de dater approximativement la photo entre 1891 et 1895.

Le parlement et le champ de sylviculture, vers 1900.

Le parlement et le champ de sylviculture, vers 1900.

Entre 1894 et 1896, les ouvriers du département des Travaux publics terminent le nivellement des terrains et sèment la première pelouse. En 1895, un champ de sylviculture est implanté face au parlement. Ce champ, qui se voulait une sorte de musée de la forêt, présentait alors toutes les essences de la forêt canadienne.

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction ouest, vers 1910.

Le parlement de Québec et la Grande Allée en direction ouest, vers 1910.

Les plantations d’arbres autour du parlement commencent en 1895 et se poursuivent jusqu’en 1906. À cette époque, la Grande Allée devient tranquillement une artère prestigieuse et un lieu d’habitation privilégié de la ville de Québec. On remarque également la présence de lignes de tramway électriques qui sont installées à partir de 1897. Elles seront remplacées par les autobus à partir de 1937.

L'hôtel du Parlement et ses jardins, [entre 1915 et 1925].

L'hôtel du Parlement et ses jardins, [entre 1915 et 1925].

L’aménagement des terrains du parlement a été conçu par l’architecte-paysagiste Frederick G. Todd à la suite de la demande du ministre des Travaux publics, Louis-Alexandre Taschereau. Le plan de Todd prévoyait l’emplacement de monuments commémoratifs, dont le monument en hommage au premier ministre Honoré Mercier, œuvre de Paul Chevré réalisée en 1912, qu’on peut voir à droite de la photo. C’est probablement aussi selon les suggestions de Todd que des vignes sont plantées au bas des murs du parlement : on peut les voir sur la photo devant le rez-de-chaussée de l’édifice.

Le parlement de Québec et la Grande Allée, vers 1926.

Le parlement de Québec et la Grande Allée, vers 1926.

À droite du parlement, on peut voir l’édifice Pamphile-Le May, érigé en 1915, et l’édifice Honoré-Mercier, dont la construction se termine en 1926. Au premier plan de la photo, on aperçoit la croix du Sacrifice, située à l’entrée principale des plaines d’Abraham. Celle-ci a été inaugurée en 1924 afin de rendre hommage aux soldats canadiens morts au cours de la Grande Guerre.

L’hôtel du Parlement et le drapeau britannique, vers 1945.

L’hôtel du Parlement et le drapeau britannique, vers 1945.

Sur cette photo, on remarque le drapeau britannique hissé au sommet de la tour centrale du parlement. C’est à partir du 21 janvier 1948 que l’Union Jack est remplacé par le fleurdelisé, à la demande du premier ministre du Québec Maurice Duplessis.

Le parlement et l’édifice Marie-Guyart, 1970.

Le parlement et l’édifice Marie-Guyart, 1970.

Vers 1970, la construction de l’édifice G (aujourd’hui édifice Marie-Guyart) approche de son terme. Sa silhouette se dresse dès lors derrière l’hôtel du Parlement à partir de cet angle de vue. Cette photographie est attribuée à W. B. Edwards, à qui l’on doit plusieurs photos de la ville de Québec prises au courant du XXe siècle, dont d’excellentes prises de vue panoramiques.

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